Quel·le scénariste en vacances es-tu ?
# 80 - ... productivÉTÉ, culpabilÉTÉ ou bien contemplÉTÉ ??
Hello 👋🏼
Bienvenue dans ce numéro 80 de tchik tchak !
Pour rappel, tchik tchak c’est la newsletter sur l’écriture avec des solutions & des idées. Elle s’adresse à tous ceux qui sont curieux et qui veulent écrire, professionnellement ou non, que ce soit des histoires ou des scénarios.
En un coup d’oeil :
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Les résultats du quiz
La boîte à inspirations et recommandations
Je crois que c’est la période de l’année qui nous divise le plus. Celle qui fait ressortir les vraies natures, celles qui nous permet de clarifier si l’écriture est un besoin, une envie ou bien une contrainte à but purement pécuniaire :
Quel·le scénariste êtes-vous en vacances ? Quelle mue estivale opères-tu ?
Je suis peut-être une dramaturgeek mais j’aime aussi les listes et les choix contraints, donc je vous ai fait un TEST pour que vous découvriez votre profil.
Dans une optique de transparence j’y joins également mes réponses. Vous copiez pas par contre.
Quel·le scénariste êtes-vous en vacances ?
1. Ton ordi, tu l’as emmené en vacances :
A. Bien sûr. Il a un petit nom et un compartiment spécial dans la valise.
B. Non, je l’ai laissé chez moi, mais j’ai pris un carnet, une appli de notes, deux stylos et une tablette.
C. Non. Et je refuse d’utiliser autre chose qu’un coquillage comme dictaphone.
D. Oui, mais je le cache sous les serviettes pour pas qu’on pense que je travaille. Je suis normal·e, OK ?
C’est un grand NON pour moi. Je boucle tout avant, je vérifie 10 fois que j’ai bien tout bouclé avant, et puis je disparais.
2. Ton plan d’écriture pour cet été, c’est :
A. Terminer deux projets, lancer une idée, “voir pour une résidence”.
B. Écrire un peu chaque matin, comme ça j’aurai “au moins fait ça”. Et je pourrai profiter sans culpabiliser. Enfin j’espère.
C. Écouter les cigales et lâcher prise. Accueillir l’été.
D. Vivre plein d’aventures, rencontrer plein de personnes. Vivre la vie, mais en fait récolter de la matière narrative.
Réponse C, me vi-der-la-tête (on en reparlera dans le prochain numéro)
3. Ton rapport au sable :
A. C’est une attaque personnelle. Il menace mon clavier, mon confort, et ma concentration.
B. J’ai dit que ça ne me dérangeait pas, mais j’ai passé 20 minutes à nettoyer mes pages en râlant doucement.
C. Je le laisse s’infiltrer dans mes carnets. Il est peut-être porteur d’un message.
D. J’observe sa texture, sa température, son bruit. On ne sait jamais quand on devra écrire une scène de désert.
A. Je déteste le sable, ce râpé de roches qui pique et qui colle.
4. Tu viens d’avoir une idée brillante en plein apéro dînatoire. Tu fais quoi ?
A. Tu poses ton ordi sur le patchwork de houmous et tu l’écris immédiatement dans trois formats différents. Et tu l’envoies à un·e ami·e pour validation.
B. Tu dis que tu vas l’écrire plus tard. Puis tu paniques à l’idée de l’oublier et tu gribouilles dans la marge du menu.
C. Tu la murmures à un buisson pour t’en libérer. Si elle est bonne, elle reviendra.
D. Tu ne dis rien mais dans ta tête, tu viens d’écrire trois scènes et d’imaginer une backstory. Personne ne s’en rendra compte.
Aucune confiance dans ma mémoire : réponse B.
5. Tu croises ton cousin lointain / ton ex / {mettre ici une personne qui vous a traumatisé} qui te dit que “l’écriture, c’était pas un vrai métier”.
A. Tu sors ton script ton relevé des impôts pour lui demander si elle est vide cette ligne 1GF, puis tes contrats d’option où il y a marqué en gros “AUTEUR”, et puis tes bordereaux SACD si tu en as (chanceux·se), et tu lui dis “Alors, c’est qui le vrai métier maintenant ???”. Il ou elle te rit au nez avec ses congés payés et son droit au chômage.
B. Tu fais un petit rire sec. Puis tu passes la soirée à rejouer la scène dans ta tête, avec 4 versions de réparties cinglantes que tu n’as pas osé dire sur le moment mais qui lui aurait fait les pieds.
C. Tu ne réagis pas. Tu es un galet, tu es l’air, tu es la paix. L’été est au-dessus de ces bassesses.
D. Tu fais semblant de ne pas l’avoir vu·e, mais dans ta tête tu écris une scène de meurtre sur la plage. Avec du SABLE.
Réponse C : j’ai le “ok boomer, next, bye” très facile
6. Tu te retrouves dans une maison de vacances avec 6 autres auteur·ices.
A. Tu lances un writers' room spontané, y aura peut-être moyen de pitcher un truc à La Rochelle1 si tout le monde y met du sien.
B. Tu proposes d’écrire ensemble… mais "seulement si ça tente quelqu’un", et "évidemment sans pression". S’ils te disent qu’ils sont partants tu as peur de les décevoir, et s’ils te disent non, tu as peur de passer pour la reloue incapable de déconnecter durant les vacances. Perdant-perdant pour toi.
C. Tu refuses tout contact et t’enfuis dans la forêt.
D. Tu observes tout. Aucun micro-drame ne t’échappe, aucune réplique cinglante, aucune crise de larmes devant une cuvée d’oignons. Tu transformes leurs conflits en fiction.
Je me rapproche plus de la réponse C (un pattern commence à se dessiner).
7. Ton été, s’il devait être une scène :
A. Une scène de révélation : tu comprends enfin comment ton projet doit finir.
B. Une scène d’ouverture : tu découvres que tu veux tout réécrire.
C. Une ellipse : tu reviendras en septembre avec un regard neuf et un teint de pêche.
D. Un long plan-séquence intérieur, où tu observes les autres en notant chaque faille humaine.
… 🥁 …. la C !
Résultats
✍️ Crossfiteur narratif !
(Majorité de A)
Toi ça ne te dérange pas qu’on n’ait pas de RTT ou de congés payés en tant que scénariste : tu refuses l’idée même de “vacances”. Ou plutôt si, mais tu crois aux vacances utiles. Du coup tu travailles plus qu’habituellement, vu que tous tes producteurs prennent leurs 6 semaines de vacances habituelles ; tu as enfin du temps pour tes projets et tu vas leur en proposer plein à la rentrée.
Ton mot de l’été : productivité
Ton piège : croire que “profiter” = “avancer”
Twist final probable : burnout en tongs
🐚 Martyr narratif !
(Majorité de B)
Tu veux faire les choses bien : écrire un peu. Profiter un peu. Ne pas trop culpabiliser.
Sauf que tu culpabilises quand même et que tu passes ton été à jongler entre ce que tu devrais faire, ce que tu pourrais faire, et ce que t’as presque fait.
Tu vis dans la négociation intérieure permanente. Félicitations : tu es scénariste.
Ton mot de l’été : percolation
Ton piège : rester dans l’entre-deux et ne jamais vraiment te lancer (dans le repos et la détente ; ou dans la productivité)
Twist final probable : tu t’autorises enfin à ne rien faire et à ne pas culpabiliser... le dernier jour
🦥 Moine de la sieste !
(Majorité de C)
Tu t’es dissous dans l’univers estival…. tu as décroché… pour de vrai.
Tu fais tellement confiance en tes compétences, en ton étoile, au milieu audiovisuel français, que tu répares ton écosystème créatif, et certes, tu n’as pas écrit un mot, mais tu reviendras avec les idées CLAIRES. Bravo, tu es le/la plus sage de nous tous·tes.
Ton mot de l’été : lenteur
Ton piège : croire que rien ne se passe, alors que tout germe
Twist final probable : ton inconscient est vraiment plus productif que ton conscient (ou alors, autre twist probable, tu ne te remets jamais à réfléchir à des projets car la vie est quand même plus douce sans…. je vous laisse conclure)
🕵 Taupe narrative !
(Majorité de D)
Pour toi, l’été est un terrain de jeu ; tu es dans l’infiltration constante. Tu fais croire que tu te reposes, mais en fait tu observes tout le monde, en quête de ces moments d’humanité qui ne se révèlent qu’à l’été. Si tu n’as pas de mal à poser le stylo pendant les vacances, tu sors ta pelle, ta pioche, tes jumelles, et tu glanes tout ce qui pourra alimenter tes histoires à la rentrée.
Ton mot de l’été : observation
Ton piège : faire de chaque émotion un dossier à traiter. Oublier de vivre ces moments à force de les observer.
Twist final probable : tu réalises que ton personnage principal, c’était toi, depuis le début 🤯🤯🤯
Pour aller plus loin
Les 10 Traits Paradoxaux des Créatifs... sachez enfin si vous êtes de vrais créatifs qui créent des créations
Dans le prochain tchik tchak…
… c’est l’épisode finale de cette saison 2 de tchik tchak, on fait le bilan.
D’ailleurs je vais lancer une petite FAQ ce weekend sur mon Instagram, n’hésitez pas si vous avez des questions (sinon vous pouvez aussi me les envoyer en répondant à ce mail).
À la semaine prochaine !
Pauline
Le festival de fiction de La Rochelle est le premier festival de la “rentrée”, donc beaucoup s’y retrouvent pour débriefer des vacances (et essayer de pitcher des projets à des producteur·ices)
Totalement A alors même que je suis pas profe 🫣 mais juste l’été y’a pas de rencontres scolaires/ateliers d’écriture et autres interventions, et pas d’e-mails car tout le monde est en vacances donc c’est parfait (sauf la chaleur et l’injonction à « profiter » des vacances)
Comme Juliver, étant prof/chercheuse, l’été est un temps pour la fiction, mais en mode « tracances » :)